Environnement
Conservation
Recherche
Histoire
Éducation
Photographie

Pour un Saint-Laurent bien vivant, ne jetons rien dedans !

Conséquences sur la faune marine

Un nombre incalculable de blessures et de mortalités affecte les animaux marins qui se prennent accidentellement dans les débris marins ou les avalent tout simplement en les confondant avec leurs proies habituelles. Avec le temps, les déchets faits de plastique se fragmentent dans les océans pour devenir éventuellement de la taille de grains de sable (microplastique). Ces particules, mesurant moins de 5 mm, seront ensuite avalées par de petits organismes marins qui auront le potentiel de transférer des substances toxiques et des polluants organiques persistants tout au long de la chaîne alimentaire lorsqu'ingérés par des prédateurs. Les débris plastique flottants peuvent aussi servir de radeau et transporter avec eux sur de grandes distances des organismes venus d'ailleurs susceptibles de s'établir dans de nouveaux environnements marins et entrer en compétition avec les espèces locales. Ils pourraient même servir de moyens de transport pour des algues causant par exemple des marées rouges toxiques. Certaines de ces espèces exotiques pourraient ainsi devenir de véritables nuisances et causer un grand tort à la faune aquatique indigène du Saint-Laurent.

Quelques faits

  • La production et l'utilisation des matières plastique augmentent d'environ 9% par année à l'échelle mondiale. Dans les années 2010, nous serons rendus à plus de 300 millions de tonnes annuellement, ce qui équivaudra au poids de plus de 6475 paquebots RMS Titanic !
  • Le tiers de cette production plastique est utilisée dans des items d'emballage qui seront rapidement jetés !
  • Au Québec seulement, entre 1,4 et 2,7 milliards de sacs plastique seraient distribués chaque année !
  • De 50 à 80% des débris côtiers sont constitués de plastique !
  • La durée de vie du plastique dans l'environnement se compte en centaines et en milliers d'années !
  • Une bouteille de plastique peut ainsi prendre jusqu'à 450 ans pour se décomposer !
  • En comparaison, c'est 50 ans pour un verre en styromousse et 200 ans pour une canette en aluminium !
  • Le mégot de cigarette arrive en tête de liste partout dans le monde comme le débris marin le plus abondant !
  • Les mégots de cigarettes rejetés dans l'environnement se comptent en milliards !
  • Ce problème s'est d'ailleurs accentué depuis que les fumeurs doivent souvent fumer à l'extérieur !
  • Et le plastique alors ? Près de 95% du filtre de cigarette est en fait composé d'acétate de cellulose, une matière plastique !
  • Toutes sources confondues, plus de 260 espèces animales marines ont souffert d'empêtrement ou d'ingestion de débris marins !

Dans les cas d'empêtrement, la mort peut survenir par noyade, étranglement ou à la suite de blessures que l'animal va s'infliger en essayant de se dégager. Incapables de se nourrir, plusieurs animaux marins mourront de faim. Les empêtrements touchent, entre autres, les tortues marines, les cétacés, les phoques et les oiseaux marins. Les débris liés à la pêche causent aussi la détérioration des barrières de corail et autres récifs. Les filets « fantômes », qui sont des filets de pêche perdus ou abandonnés en mer, entraînent dans la mort une multitude de poissons et d'animaux marins.

Quelques faits

  • Plus de 300 000 cétacés et 345 000 pinnipèdes meurent globalement chaque année dans des engins de pêche !,
  • La majorité de ces mortalités survient dans des filets maillants !
  • Dans le Saint-Laurent, le petit rorqual est une espèce sujette à de tels empêtrements !
  • Les phoques sont quant à eux portés à s'étrangler au niveau du cou. Chez l'otarie de Steller en Colombie-Britannique et en Alaska, les bandes plastique d'emballage en sont la cause dans 54% (24 sur 44) des cas !

L'ingestion de débris marins affecte particulièrement les tortues marines et les oiseaux marins. Ils les avalent parce qu'ils confondent ces débris avec leurs proies. La tortue luth, par exemple, avale des sacs plastique à la dérive croyant avoir affaire à des méduses qui constituent sa nourriture favorite. Les sacs plastique, les mégots de cigarettes, les bouchons, les granules et autres morceaux de plastique arrivent en tête de liste parmi les différents objets avalés. Ceux-ci peuvent provoquer des obstructions intestinales ou donner à l'animal la sensation d'être rassasié alors que la conséquence sera plutôt la malnutrition et à plus long terme, la mort par manque de nourriture.

Quelques faits

  • Selon une revue de littérature récente, des matières plastique ont été retrouvées dans le tube digestif de 34% (138 sur 408) des tortues luths retrouvées mortes échouées !
  • 55% (48 sur 87) des tortues luths retrouvées mortes échouées sur la côte Atlantique française avaient des objets étrangers dans l'estomac !
  • Les albatros et les fulmars sont des oiseaux marins ingérant beaucoup de débris qu'ils « pêchent » en haute mer !
  • Un petit rorqual juvénile a été retrouvé mort avec 20 sacs plastique dans son estomac !